Je tente de me laisser distraire, calmer, par le bal des sternes, sans toutefois m’autoriser à m’asseoir et à me relaxer. Je suis sur le qui-vive, prête à déguerpir au moindre mouvement suspect. Deux pinsons viennent trottiner sur l’herbe juste devant moi. Étonnant qu’ils ne se soucient pas de ma présence. Je ne bronche pas, je ne sourcille pas, je ne voudrais pas les faire fuir. Ils sont une compagnie amicale. Puis, soudain, je suis tirée du recueillement auquel m’obligent les pinsons par une voix qui provient du chemin derrière moi.
« Que fais-tu là ? » Je me retourne, le cœur battant. Les oiseaux s’envolent effrayés, disparaissent dans le feuillage d’un gros chêne.